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Déjeuner avec le médecin


En ce matin de la mi-octobre, j’avais rendez-vous à l’hôpital pour ma vidange gastrique. Non mais… a-t-on déjà vu nom plus disgracieux pour un examen médical? Il y a beaucoup de tests plus désagréables… mais ils portent des noms complexes et «anonymes», en général. «Gastroscopie» donne beaucoup moins envie de vomir que l’examen en soi, haha!
Ma mère trouvait que «vidange gastrique» était plutôt affreux. Elle a bien raison!

Heureusement l’examen ne l’était pas… pas trop.

Je devais arriver pour 8h45. Mon père a dû me conduire, puisque je m’étais partiellement disloqué l’épaule la veille et devais la garder immobilisée, en attelle (donc, ne pas conduire). Habitant à 1 heure de route de l’hôpital, nous sommes partis de la maison à 6h45, puisqu’il y a souvent de la congestion routière à l’approche de Montréal. Malgré notre précaution, nous étions serrés, et mon père m’a déposé devant la porte à 8h45 pile. Il avait décidé d’attendre dans la voiture, même en sachant que l’examen devrait durer environ 2 heures.

En sortant de la voiture, j’ai réalisé qu’il n’était indiqué nulle part sur mon papier OÙ dans l’hôpital je devais me présenter. L’Hôtel-Dieu du CHUM est un vieil hôpital, divisé en plusieurs bâtiments mal identifiés. Je suis donc entrée dans le premier, devant moi. Où, pour faire exprès, le préposé à l’information était absent de son poste. J’étais seule dans le hall. J’ai donc trouvé ce qui semblait me concerner dans la liste des départements (radiologie gastrique, ou quelque chose comme ça) et je m’y suis rendue.
En arrivant, je demande tout de suite à la secrétaire… qui n’était pas très heureuse que je ne prenne pas un numéro (et fasse la file!) pour lui poser ma question. Elle m’a tout de même indiqué que je me trouvais en cardiologie, et pas du tout au bon endroit… et que ce que je cherchais était sûrement «au bout à droite». Je suis ses indications… et me retrouve dans un couloir de chambres, encore en cardiologie, c’était évident… je suis revenue sur mes pas et j’ai plutôt pris à gauche. Mais encore une fois ce n’était clairement pas le bon endroit.
J’ai accroché la première personne en vêtements d’hôpital que j’ai croisé, possiblement un médecin, en lui montrant mon papier et, en gros, en disant «au secours, je suis perdue, en retard, où dois-je aller?».
Elle a pris mon papier, et a pris le temps de m’aider. Nous sommes retournés voir les secrétaires et c’est celle juste à côté de celle qui m’avait mal dirigé qui savait où je devais aller… je devais redescendre au rez-de-chaussée, sortir dehors, prendre la rue, marcher 2min, tourner le coin et, bref, c’était dans un autre bâtiment complètement.

Je suis arrivée 15 minutes en retard à mon rendez-vous.
On m’a remis un formulaire à remplir, puis j’ai attendu une quinzaine de minutes avant qu’on m’appelle.

Le médecin, bien sympathique, m’a fait assoir dans une salle de radiologie.

Vidange gastrique

Il m’a posé quelques questions, m’a expliqué le déroulement de mon avant-midi… et c’est là que j’ai appris que j’avais droit à la version QUATRE HEURES de l’examen. Joie.

Puis il a été me chercher mon déjeuner. Me disant en arrivant avec le plateau «préparé avec amour!».

Le contenu : un bol de blanc d’oeuf vraisemblablement cuits à la vapeur (ou au micro-ondes). Équivalent de 2 oeufs. Et 2 toasts à la confiture de fraises. Que je devais avaler, au complet, en 15 minutes, avec un petit verre d’eau.
J’avais faim… mais j’avale habituellement, avec difficulté, un oeuf OU un toast.

Le médecin m’a offert de m’aider avec mes trucs, vu mon épaule, mais ça allait. Il me racontait que sa fille s’était récemment blessée à un bras elle aussi. J’en ai profité pour lui expliquer le syndrome d’Ehlers-Danlos plus en détail.

Je pouvais ajouter un peu de poivre sur les oeufs, mais pas de sel… et ils avaient une texture plutôt plastifiée. Rien pour aider la nausée. Après un tiers, je n’en pouvais déjà plus et j’aurais arrêté ça là. Mais fallait que je continue, sous les encouragements compréhensifs du médecin.
Puisque le marqueur radioactif était dans les oeufs, j’ai commencé par ça, au cas où je n’arriverais pas à manger plus.
Mais une fois rendue aux toasts, malgré qu’elles soient durcies et froides, ça passait mieux. J’ai presque tout mangé la première sans problème! Par contre, la 2e… Je devais mastiquer, mastiquer… prendre de grandes respirations… j’avais peur de vomir, ça ne voulait plus.

En voyant ça, le médecin m’a dit d’arrêter, de ne pas me rendre malade, et m’a enlevé le plateau. Il restait environ un tiers de toast.
Je pense que ça m’avait pris 20 minutes plutôt que 15, pour «tout» avaler.

Alors je me suis levée et placée face à l’appareil, les bras de chaque côté, un peu comme si je lui faisais un câlin (j’ai dû enlever mon attelle d’épaule). Rester sans bouger pendant une bonne minute, le temps que l’image se prenne (c’est comme une photo longue exposition, en fait!). Puis répéter la même chose, de dos.
Je n’avais pas besoin de me changer, pas de jaquette bleue pour moi ce jour-là!

Ensuite le médecin m’a donné ses instructions : je devais aller m’assoir, tranquille, dans la salle d’attente. Pour tout l’avant-midi (entre chaque prise de vues). Interdiction d’aller marcher, de boire ou de manger. Facile pour ce qui était de ne pas manger : j’ai passé les heures suivantes avec un mal de vente et une nausée d’enfer, vu la quantité de nourriture avalée.

Heureusement, contrairement à mon r.v. précédent dans cet hôpital, j’avais accès au réseau cellulaire, donc j’ai pu jaser avec des amis sur messagerie pour passer le temps.

Après 30 minute, je retournais pour une 2e série d’images, donc vers 10h.
Puis après une heure (vers 11h).
Ensuite après 2hrs (vers midi). C’était alors l’heure du dîner du technicien et du stagiaire qui s’occupaient alors de moi, et devant mon air découragé, le technicien m’a promis de prendre une bouchée à ma santé!

Finalement, une heure plus tard, vers 13h, c’était le temps des dernières images. J’ai demandé si je pourrais avoir une idée du résultat, mais le technicien m’a dit qu’il s’agissait de comparer les données avec des courbes de normales, alors il ne pouvait franchement pas me dire. …je crois que ce n’est pas si vrai, qu’après tout, s’il restait par exemple 50% de nourriture dans mon estomac après 4 heures, ce serait déjà très clair… mais bon, je n’ai pas insisté, ce n’est effectivement pas le travail du technicien.

Mon médecin devait avoir le résultat dans les 10 jours, mais je n’ai pas eu de nouvelles. Je ne m’attends pas à en avoir avant mon prochain rendez-vous (en mars), puisqu’il ne s’agissait que de confirmer mon diagnostic de gastroparésie et d’en déterminer la sévérité.

 

Écrit en écoutant un peu de tout, entre autre ma préférée de John Lennon, Love.

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