Fin novembre / début décembre, j’ai commencé à avoir mal sous le pied gauche. C’était pire après avoir porté mes bottes d’hiver, même si je ne les portais jamais très longtemps. Et puis, début janvier, la douleur a encore augmenté, et j’ai eu l’impression de marcher avec un caillou sous le pied… sauf que je n’avais rien dans ma chaussure.
J’ai jeté un oeil sur mon pied, et à ma grande surprise, j’avais en effet un « caillou » DANS mon pied! Si souvent on a « l’impression » de quelque chose, mais ce n’est qu’une impression… on se sent le genou gros comme un ballon… mais l’enflure n’est pas si marquée, par exemple. Eh bien là, la bosse était plutôt frappante!
On voit aussi un peu un hématome (c’est bleuté).
Ça m’a rappelé la fois où je me suis déchiré des ligaments dans la voûte plantaire en marchant avec de mauvais souliers (chaussures de marche qui avaient coûté cher!) lors d’un voyage en Floride… Cependant, j’avais la douleur depuis maintenant plus d’un mois, j’avais tenté d’éviter de trop marcher, je n’avais pas dansé (malgré une ou deux opportunités et l’énergie qui était au rendez-vous!), j’avais pensé à placer mes pieds en élévation le plus possible, et j’avais mis de la glace… sans résultat, même avec le résultat que c’était pire!
Je ne voulais pas attendre de voir mon physiatre, car c’était à la fin du mois… et je n’étais pas certaine qu’il pourrait m’aider. Alors j’ai pris rendez-vous à la clinique de podiatrie du coin. Il faut savoir que pour ce type de chose, c’est un des rares spécialistes pour lesquels on n’a pas besoin de référence d’un médecin! L’inconvénient c’est qu’il faut payer. Mais j’avais trop mal pour hésiter.
J’ai eu rendez-vous rapidement.
J’y allais tout de même à reculons, sûre de devoir faire face à un podiatre à qui j’expliquerait le syndrome d’Ehlers-Danlos comme à un mur, qui me dirait qu’une déchirure ligamentaire juste à marcher, ça ne se peut pas et que j’avais simplement un kyste apparu par hasard, qu’il voudrait m’offrir un traitement incompatible avec ma condition, et je sais pas quoi encore.
J’ai vécu absolument l’inverse!
La podiatre, qui avait lu mon petit formulaire (à remplir à l’ouverture du dossier) et dans lequel j’avais indiqué souffrir de SED, est entrée et a tout de suite abordé le sujet en m’étonnant par l’étendue de ses connaissances! Elle connaissait la fragilité des tissus, les risques de complications, tout!
C’était un tel soulagement, j’en avais presque les larmes aux yeux. Elle m’a dit que dans leur formation ils ont un bon focus sur les maladies comme le SED parce que c’est si important vu leur spécialité… Je me disais en moi-même que ça l’est pourtant aussi pour les chirurgiens orthopédiques et les rhumatos, mais eux ne semblent pas avoir ce focus… L’important était que je me sentais vraiment entre bonnes mains!
Après avoir bien examiné mes pieds et ma démarche elle a confié qu’elle pensait que je m’étais fait une déchirure de la plaque plantaire (c’est une structure fibro-cartilagineuse… on l’appelle parfois, ligament. Tiens donc, un ligament.Ces trucs que je déchire tout le temps…)
Selon elle, c’était maintenant cicatrisé et en train de faire un fibrome : une accumulation de tissus cicatriciels, qui finit par limiter le mouvement.
La déchirure se serait produite principalement à cause du syndrome d’Ehlers-Danlos : la flexibilité des articulations de mon pied a fait qu’en utilisant mes bottes d’hiver (suffit d’un placement dans la semelle qui ne m’allait pas), crac! Un peu comme une fracture de fatigue chez le sportif.
Suite des choses :
– Des orthèses souples (parce que rigides = ouch avec la peau délicate du SED…), aux deux pieds, incluant une petite élévation dans l’arche du pied pour enlever de la pression sur la plante de mon pied et éviter de nouvelles blessure.
– Une échographie de mon pied gauche afin de confirmer le diagnostic et, peut-être, faire quelque chose d’autre, au besoin. Injection? Chirurgie? Nous souhaitons éviter l’un comme l’autre, et discuter avec elle de cela m’a encore une fois démontré qu’elle comprenait vraiment bien le SED!
– Massage avec une balle de tennis pour tenter de « briser » le fibrome, d’assouplir les tissus. (merci à mon ami qui m’a donné 2 balles d’ailleurs, parce qu’on s’entend que je ne joue pas trop au tennis!).
Le gros problème des orthèses, c’est que le gouvernement n’en rembourse que 180$ (elles coûtent 470$). C’est ce que ça signifie « oui c’est couvert »… ils oublient de mentionner « …à hauteur de… ». Nous avons dû y réfléchir sérieusement. Mais avoir de la difficulté à marcher, c’est trop dérangeant. J’ai déjà assez des dislocations contre lesquelles je ne peux rien… et ce n’était pas ma première blessure… alors va pour les orthèses. Encore une fois, heureusement que mes parents peuvent m’aider. Parce que je n’ai pas 290$ qui traînent.
Je devais cependant attendre de voir mon physiatre, parce que le gouvernement n’accepte pas la prescription d’un podiatre.
Idem pour l’échographie… on accepte la prescription d’un podiatre dans les cliniques privées, où il faut payer… je l’aurais fait, vu que ce n’est pas très cher (moins de 100$), mais dans ces cliniques, on n’a pas l’équipement requis pour une échographie de la plante du pied! Et dans les hôpitaux… on requiert la prescription d’un médecin autorisé. Et je vais devoir attendre de longs mois.
La suite au r.v. du physiatre, donc!
Écrit en écoutant le dernier album de Fitz & the Tantrums, que je viens de télécharger, quelques mois après qu’un ami m’aie fait découvrir ce groupe. Ma favorite est Break the Walls :
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