Laissez-moi vous raconter ma soirée d’hier:
En coupant ma côtelette de porc, je me suis re-blessée au poignet droit. L’effort requis était trop… je me l’étais re-affaibli dans la dernière semaine… je ne me souviens même plus comment. Mais avec au moins 3 ligaments déchirés (de confirmés!), ai-je vraiment besoin de l’affaiblir plus pour qu’il flanche facilement?
Quelques heures plus tard, j’ai été dans le spa, car j’avais une légère crise d’arthrose et mes hanches criaient de douleur après quelques heures assise à l’ordi de bureau… de toute façon, même sans douleur particulière, j’essaie d’aller dans le spa dès que je peux!
À quelque part entre la sortie du spa et la préparation des nachos, environ 30min plus tard, mon genou droit a cessé de coopérer. Je me le suis blessé, mais j’ai aucune idée comment. Vraiment, là, zéro! Je me souviens m’être fait un peu mal en descendant de la remorque, au verger samedi… mais il me semblait que c’était le genou gauche… et j’ai un peu mal forcé en descendant les marches du spa, mais encore une fois, genou gauche (…me semble)! Alors, où ça n’a rien à voir, où ma mémoire flanche d’aplomb. 😉
Malheureusement, c’est surtout le genou qui a flanché. D’après mes recherches, ce serait (par pure curiosité) le ménisque ou le ligament latéral externe (je penche pour le ménisque).
C’est là:
…comme d’habitude, on ne parle pas de déchirure complète, je peux bouger. Même que, je suis chanceuse, la douleur est très minime au repos, je peux presque l’oublier… si je suis couchée dans mon lit, je peux bouger dans tous les sens et l’inconfort est presque à zéro! Rien qu’un petit craquement chaque fois que je plie et déplie, à peine douloureux, juste assez pour sous-entendre un problème… Une légère enflure, si légère qu’on ne la voit même pas à l’oeil nu (ou si peu), juste assez pour me sentir un peu serrée dans ma peau, jusqu’aux orteils.
Après du repos, je peux même faire 3-4 pas et je me dis « ah, c’est déjà parti! »… puis paf! Incapable de mettre du poids sur cette jambe. Un poignard me rentre dans le genou et il lâche, et si je ne me retiens pas à quelque chose ou que ma jambe gauche ne peut pas me tenir en équilibre, je tombe.
Une quinzaine de minutes après cette belle surprise, hier soir, je m’aidais à sautiller en me tenant avec le comptoir de la cuisine (les nachos, vous vous souvenez?)… et je me suis blessée au poignet gauche! Celui qui n’était pas blessé de plus tôt…
J’ai craqué.
C’est ma hantise depuis des années. Depuis que je sais que j’ai le syndrome d’Ehlers-Danlos. Même pas, depuis même avant ça… depuis que je réalise que mon corps me lâche et que mes bras sont affaiblis et ne pourront plus me supporter si je dois être en béquilles, contrairement à quand j’étais plus jeune. C’est toujours difficile de compenser une blessure, et de plus en plus avec les années qui passent, parce que j’ai des blessures partout… mais ça c’est le pire. Tellement plus difficile de ne pas se servir d’une jambe, que ne pas se servir d’un bras ou d’une main (ce qui en soit est déjà très dur!).
J’ai souhaité très fort me lever ce matin et me rendre compte que, comme souvent, ce n’était qu’une petite blessure passagère, partie avec un peu de repos. Une douleur intense et handicapante, mais temporaire (ça m’arrive presque chaque jour: une blessure qui fait crier, qui empêche un type de mouvement, un type d’activité… mais après quelques minutes, quelques heures, c’est fini).
Malheureusement, quand je me suis levée pour aller aux toilettes en fin de nuit, j’ai failli tomber, me suis retrouvée les larmes aux yeux, à sautiller, la peur au ventre de me fouler la cheville gauche ce faisant (sautiller, suis-je folle?!) et complètement découragée à l’idée des jours à venir.
Cet après-midi ma mère est allée me chercher les béquilles canadiennes :
Celles-là sont celles vendues par un magasin de Montréal, Adaptel, où j’ai acheté ma chaise roulante y a quelques années. J’achèterai probablement les miennes, pour les prochaines fois… même si cette blessure ne dure que quelques jours, avec moi, ça vaut la peine d’avoir les siennes à long terme, malheureusement.
L’avantage de ces béquilles c’est qu’elles répartissent mieux le poids, sont plus légères et plus ergonomiques… mais je ne les avais jamais essayées avant aujourd’hui, et je n’avais essayé aucune béquille depuis mes déchirures ligamentaires des poignets ni de l’épaule… ni depuis que mes doigts me causent autant de problèmes. Je savais seulement que j’utilise très rarement ma canne car ça m’occasionne trop de douleurs…
Comme je m’y attendais, je pourrai me servir des béquilles pour aller aux toilettes et aller jusqu’à la salle de bains prendre ma douche. Pour tout le reste, je devrai éviter les déplacements au maximum. Passé la dizaines de pas, mes épaules veulent me tuer, et mes poignets se plaignent à chaque pas (mais moins que le genou droit!).
J’espère qu’en faisant attention comme ça, en mettant de la glace régulièrement, en mettant du Voltaren, en ressortant ma vieille orthèse et en étant patiente… comme pour mon épaule qui a plutôt bien guéri en environ un mois… surtout si ce n’est qu’une petite blessure, peut-être qu’en quelques jours je serai sur pieds (littéralement!).
Mais même quelques jours au repos, c’est frustrant. Surtout quand on est en forme!
Allez, on le dit en choeur : Vive le syndrome d’Ehlers-Danlos! …grrr.
Tiens bon mon amie, courage!
MERCI! 🙂