Et si j’avais un chien d’assistance? 1


Parfois on dirait que le destin me parle… J’entends parler d’un truc à la télé… puis je lis sur le sujet, par pur hasard, sur le web… puis quelqu’un m’en parle, et ainsi de suite… quand tout semble pointer dans la même direction, quand le même « indice » se répète, surtout si c’est sur une courte période… je prends note.

Je ne suis pas particulièrement spirituelle… je ne crois pas vraiment au destin… c’est plutôt que je me dis que ce n’est pas un hasard… Ça m’est arrivé dernièrement à propos du crédit d’impôt pour les personnes handicapées et autres trucs financiers dont je vous parlerai bientôt…

Et ça vient de se produire… se produit encore… avec les chiens d’assistance.

Je ne me souviens pas exactement de la première fois où j’en ai entendu parler. Peut-être à la télé, dans un reportage sur les chiens d’assistance pour diabétiques, qui peuvent détecter l’hypo- ou hyper- glycémie, par exemple… J’en ai sûrement entendu parler quand j’avais pensé, il y a quelques années, devenir famille d’accueil pour la fondation Mira, qui est une des seule (la seule?) au Québec à former les chiens-guides et, depuis peu, des chiens d’assistance pour ceux avec problème de mobilité.
J’avais voulu faire ça pour me sentir utile… parce que j’étais famille d’accueil avec la SPCA… mais mes parents n’étaient pas vraiment d’accord, et j’ai bien vu qu’avec ma condition, je risquais de ne pas y arriver, surtout sans leur aide!

Chiens de la fondation Mira

Chiens de la fondation Mira

Dans les derniers mois, comme mes lecteurs réguliers le savent, j’ai dû faire face à la réalité de la gravité du syndrome d’Ehlers-Danlos et de ma propre condition.
Le SED est dégénératif et peut se compliquer, et j’ai eu une année difficile… À plusieurs moments, de plusieurs façons et pour plusieurs raisons, j’ai réfléchi sérieusement… et je réalise que même si je ne suis pas aussi malade que d’autres, mon avenir est incertain. Je peux me retrouver en chaise roulante suite à une blessure à un genou, je peux avoir une complication qui m’affaiblirait pour une longue période… Et mes parents ne seront pas toujours présents pour m’aider… et en vieillissant il est de plus en plus difficile pour eux de le faire, à certains niveaux (comme traverser la maison à tout bout de champ pour venir me porter des trucs, ou m’aider à me relever).

Et puis, depuis quelques semaines, on dirait que j’entends parler de chiens d’assistance partout!

Que ce soit sur des forums de personnes atteintes du syndrome d’Ehlers-Danlos (comme celui-ci, en anglais, de l’EDNF), sur les divers groupes Facebook dont je fais partie (de personnes atteintes du SED ou de dysautonomie), ou encore comme cette semaine dans le journal La Presse, où on parlait surtout des chiens d’assistance pour diabétiques…!
Encore hier, une personne sur le groupe FB de dysautonomie (un groupe surtout américain), une jeune fille racontait son expérience avec son nouveau chiot qu’elle est en train d’entraîner dans ce but.

Tout ça ensemble, ma situation et ces informations répétées, ça m’a fait réfléchir sérieusement…
J’ai commencé à me renseigner, à me poser la question.
J’en ai parlé avec mes parents.

Il n’y a pas si longtemps, je voulais un chien.
Être famille d’accueil, c’était un peu le moyen d’en avoir un, de faire le test, aussi.
…et, en fait, on avait vu que, si j’étais pour être la seule qui s’en occupait, c’était impossible.
C’est clair que, quand je suis alitée, que je peux à peine me déplacer, je ne suis pas capable d’aller faire marcher un chien, ni de jouer avec lui… quand je suis en grosse crise, je n’ai pas la patience qu’il faut avec un jeune chiot non plus.
Quand j’ai été famille d’accueil avec un chiot, il était adorable… mais je n’avais aucun attachement pour lui (ce qui, en un sens, est une bonne chose…) et comme j’étais très malade au moment où je l’avais, c’était pire que tout… Mon père a dû s’en occuper pendant 2 jours, jusqu’à ce qu’on le retourne, plus tôt que prévu.

J’ai donc décidé que, finalement… je ne voulais pas de chien.

 

Cependant, je me rends compte que si j’avais un chien à moi, choisi, auquel j’aurais le « droit » de m’attacher… ce serait très probablement différent. Même s’il est clair que je risque de manquer de patience en moment de crise, l’affection aidant, ça passera mieux, mettons. 😉

Mais il faut définitivement que mes parents embarquent, que ce soit un travail d’équipe… pas juste que je leur impose l’idée et qu’ils m’aident à reculons quand ils n’auront pas le choix… Parce que si éduquer un chiot est déjà tâche difficile, entraîner un chiot pour qu’il devienne un chien d’assistance est vraiment un travail sérieux! Ce ne serait pas « pour le fun » ou « juste pour voir »… si on le fait, ce sera un projet sérieux, dans un but essentiel. Il faudra qu’on s’entende sur la façon de l’entraîner, les mots à utiliser, et tout.
À date, je dirais que mes parents ne sautent pas de joie à l’idée, mais sont d’accord et prêts à m’aider… et heureux que ce ne soit pas pour demain… ils ont peur que ce soit trop dur pour moi, tout en se disant que je n’ai pas vraiment besoin d’un chien d’assistance. Mais ils sont « à bord ».

Mais je sens que mon antidouleur me fait perdre le fil…
Quelle est l’idée, exactement?

L’idée, que j’ai prise chez plusieurs de ces histoires racontées récemment par des personnes exactement dans ma situation (la plupart aux États-Unis), c’est de me trouver un chiot, et de l’entraîner pour qu’il devienne mon chien d’assistance.
Pourquoi ne pas simplement faire une demande à un organisme comme Mira? Parce que je sais qu’ils ont un nombre limité de chiens à attribuer, que la demande est grande… et que je ne suis pas encore à l’étape où j’en ai un besoin absolu. Je ne dis pas que je crois que je serais refusée. Je n’en sais vraiment rien. Mais je crois que d’autres personnes en bénéficieraient plus que moi… des personnes qui seraient incapables d’entraîner un chiot.

Je me dis : je le peux encore… avec l’aide de mes parents.
J’ai été capable d’apprendre des trucs à mes chats (oui oui! ils donnent la patte, s’assoient, font le beau…), alors avec les bons outils, je devrais être capable d’entraîner un chien, surtout si je choisis le bon! 🙂
Mais je pense que je suis mieux de m’y mettre bientôt (cette année, par exemple), pendant que je le peux encore, justement. Pour qu’au moment où j’en aurai vraiment besoin, il soit prêt.

Et quand ce chien mourra (c’est triste à considérer, mais ma mère a tout de suite pensé, vu mon raisonnement de « avant que je sois en trop mauvais état/prévoir pour l’avenir », que la durée de vie d’un chien ne dépassait pas vraiment 15 ans…), à ce moment-là, à moins d’être chanceuse et encore assez en forme pour en entraîner un autre… je ferai ma demande à un organisme comme Mira, et prendrai un chien déjà entraîné.

Il ne s’agit pas du désir d’avoir un chien. J’aime les chiens, j’en ai déjà eu… mais j’ai déjà 3 chats et je ne rêve pas d’un compagnon de plus… là n’est pas du tout la question.

Par contre, en lisant les histoires d’autres personnes comme moi, qui ont des chiens d’assistance… ÇA, ça m’intéresse et m’interpelle.
Un chien d’assistance pourrait vraiment m’aider et, encore plus, me rassurer et rassurer les personnes autour de moi.

  • M’aider à ne pas tomber, en agissant comme une béquille avec son harnais et comme un petit muret contre lequel je pourrais m’appuyer pour ne pas perdre l’équilibre.
  • Ouvrir des portes
  • Aller chercher un de mes parents ailleurs dans la maison s’il m’arrive quelque chose et que je suis incapable de prendre mon téléphone pour les appeler
  • M’aviser que je suis en chute de pression ou autre problème cardio-vasculaire et que je dois m’assoir (oui! plusieurs personnes voient leur chien d’assistance faire ça!). Ce serait génial dans mon cas, parce que parfois je peux pousser à travers un étourdissement et attendre d’avoir fini quelque chose avant d’aller m’assoir ou m’allonger… d’autres fois quand je fais ça, je me retrouve allongée sur le plancher à la place… si mon chien sait faire la différence, je pourrais éviter le plancher!
  • En cas de chute ou si je dois m’assoir sur le plancher, m’aider à me relever
  • Tirer ma chaise roulante (génial puisque je ne peux pas me tirer moi-même)
  • Me donner quelque chose que j’ai échappé par terre (ce qui m’arrive souvent en crise d’arthrose)
  • Transporter de petits objets (ex.: « va porter ça à maman »)

De savoir qu’il pourrait y avoir une présence à mes côtés 24/7, capable d’aller chercher du secours, me rassurerait beaucoup, ainsi que mes parents… et hier quand ça me faisait mal d’ouvrir la porte avec quelque chose dans les mains (mais déposer les choses et faire 2 allers-retours n’était pas une option alléchante non plus), je me disais qu’un chien qui pourrait l’ouvrir à ma place ferait une grande différence!

Évidemment, c’est encore simplement une idée, un vague projet… un rêve.

Je ne sais même pas si on peut, au Québec, faire certifier un chien d’assistance que l’on a entraîné soi-même… parce qu’une fois entraîné, j’aimerais bien qu’il puisse avoir son foulard (ou dossard) pour être clairement identifié et avoir le droit de m’accompagner partout. Sinon, il n’est qu’à moitié utile!
J’ai contacté la fondation Mira à ce sujet et j’attends une réponse. Si c’est impossible de faire certifier un chien d’assistance que j’aurais entraîné moi-même, je ne sais vraiment pas si je le ferais, pour avoir son aide qu’à la maison…

Si c’est possible, les prochaines étapes seront de continuer à me renseigner, tenter de trouver les meilleurs races (à date je sais que le labernois, le labrador et le bouvier bernois sont les races qu’utilise Mira… il y a aussi le akita, qui est utilisé comme chien d’assistance et qui serait de la bonne taille pour moi)… et essayer de trouver le chien lui-même.
Finalement, il me faudra essayer de trouver du financement, parce que je n’ai pas les moyens de payer pour tout ça.

Chaque chose en son temps, comme on dit… 🙂

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Commentaire sur “Et si j’avais un chien d’assistance?

  • Julie F.

    Bonjour Danielle,

    Je trouve ton idée très bonne. Comme tu le sais j’ai un Lab qui provient d’un élevage reconnu et certifié. Ils ont cessé leurs opérations l’année dernière, mais je sais que leur premier chien et que leur lignée vient de chez Dicha. Je te mets le lien au cas ou ça pourrait te servir.

    http://www.dicha.ca/

    Bonne chance dans ton projet ma belle
    Bisou xx